#109 - Victor Busson (Taurus) - Comment les Banques prennent la déferlante de la tokenisation
CMO de Taurus
A la traine ou réticentes sur les sujets blockchain ou crypto, les Banques ont compris depuis quelques années que cela allait bouleverser pas mal de choses pour elles.
Se positionnant spécifiquement sur cette niche, Taurus a développé une plateforme qui permet de réunir ces deux mondes. Victor nous explique très précisément les enjeux pour ces acteurs et la façon dont Taurus s’y prend pour y répondre.
Qu’il s’agisse de booster les revenus, de rationaliser les processus internes, la tokenisation des actifs privés ouvre de nombreuses pistes de développement pour les Banques. Nous illustrons les propos de Victor au travers de plusieurs cas pratiques comme le cas : Crédit Suisse avec Alaïa. Vous verrez que même les plus gros acteurs comme CACEIS s’y mettent !
Cette approche en architecture ouverte permet à Taurus de déployer ses solutions dans des environnements bancaires complexes, totalement agnostiques du “Core Banking System”.
Ce féru de crypto monnaies revient sur les débuts de Taurus, ses investisseurs, les relations avec l’écosystème Suisse, la licence FINMA et l’internationalisation. Nous faisons un tour du côté de la Tech’ avec un passage concernant la gestions des “Hot” et “Cold Wallets”, les technologies sous jacentes et la capacité de Taurus à gérer les NFTs.
Tokenization
Les cas d’usage
Sujet déjà abordé sur certains de mes épisodes, la tokenisation des actifs est un sujet qui me passionne. Le potentiel que cela représente pour l’industrie de la finance est énorme.
Pour mémoire, la tokenisation des actifs est le processus par lequel un émetteur crée des jetons numériques (tokens) sur un registre distribué (DLT) ou une blockchain, qui représentent des actifs numériques ou physiques.
Sans revenir sur les concepts de fongibilité et non fongibilité des actifs, il est intéressant d’avoir en tête quelques cas d’usages de tokenisation :
les titres financiers (actions, obligations),
Les matières premières (or…),
les fonds d’investissement,
la dette,
l’immobilier,
les oeuvres d’art,…
Nous en approfondissons certains avec Victor au cours de cet épisode.
Les avantages de la tokenisation
Si l’on observe par exemple le cas des Hedge Funds tokenisés. Le fait de pouvoir être tokenisés leur apporte un certains nombre de gains non négligeables, dans la mesure où ces fonds sont difficilement accessibles et illiquides :
Transparence : Grâce aux technologies sous-jacentes, les droits des investisseurs, les responsabilités et limitations légales et l'enregistrement de propriété sont tous directement intégrés aux ’security tokens’.
Liquidité : Les actifs tokenisés sont échangés sur les marchés secondaires, ce qui accroit la liquidité et, par conséquent, apporte plus de libertés aux investisseurs.
Efficacité des transferts et baisse des frais : Les progrès technologiques, ainsi que la nature décentralisée et la technologie sous-jacente de la blockchain qui les alimente, signifient que les données, la confiance, les approbations et les transactions se produisent plus rapidement, parfois instantanément, induisant une baisse des frais non négligeable.
Accès à un plus grand nombre d'investisseurs : Un investissement minimum réduit et moins d'obstacles pour souscrire dans le fonds, notamment grâce au secondaire.
Oui mais…
Qu’il s’agisse de la démocratisation, de la stabilisation de la réglementation et de sa mise en oeuvre, de la gestion des risques (notamment AML). Une large adoption nécessitera de fil en aiguille de nombreux ajustements de la part de toutes les parties prenantes. Nous sommes encore en chemin.
Je vous encourage à lire le rapport de l’OCDE concernant la tokenisation et son impact sur les marchés financiers 👉 ici.
Ce rapport examine les avantages de la tokenisation des actifs et les défis de son adoption plus large, analyse l'effet sur la négociation, la liquidité, la tarification, la compensation et le règlement et souligne l'importance accrue d'une autorité centrale fiable et crédible.
Comment tokeniser ?
Je ne vais pas revenir sur le fonctionnement, car nous avons déjà bien approfondi avec Luc Falempin et Cyril Lamorlette dans mon épisode Tokeny, mais ce n’est pas si compliqué à comprendre 👉 ici.
Concernant les prestataires historiques capable de tokeniser, je vous laisse consulter cette sélection.
Source : Blockdata
Taurus
Taurus est basé en Suisse et s’est spécialisé dans le développement de solutions d’infrastructure d'actifs numériques pour les établissements financiers.
Fondé en 2018 par Lamine Brahimi, Oren-Olivier Puder, Sebastien Dessimoz et Jean-Philippe Aumasson.
A ce jour, Taurus détient plus de 50 % de parts de marché sur son marché domestique.
Cible de clients : institutions financières comme les banques systémiques, banques d'investissement, crypto-banques, banques privées, banques universelles.
La solution : une plateforme d'actifs numériques, offrant entre autres l’émission, l’intégration, la gestion et la conservation de crypto-actifs.
Régulé par la Finma depuis 2021 comme place de marché réglementée indépendante pour les actifs numériques. Il s’agit d’une licence de maison de titres lui permettant d'exploiter un système de trading organisé.
Dans les clients notables : CACEIS, Vontobel, Temenos.
Series A de 10 Millions de CHF menée par Arab Bank Switzerland.
💡Partages
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