#115 - Sophie Gui₿aud (Fiat Republic) - Réconcilier les plateformes “crypto” avec les Banques 🤯
CC&GO et co-fondatrice chez Fiat Republic
Le gros “pain point” auquel s’attaque Sophie et ses co-fondateurs : c’est celui des relations entre deux univers bien différents : celui des Banques d’une part et celui des plateformes crypto de l’autre.
Vous réaliserez que ces nouveaux acteurs doivent s’intégrer à de multiples partenaires et répondre aux exigences de chacun tout en effectuant un monitoring lourd et chronophage, particulièrement en ce qui concerne les transactions. Sophie nous explique comment cette start-up a déployé un produit qui fluidifie tout le volet transactionnel et facilite la vie des plateformes, tout en prenant en charge une partie du volet “conformité”.
J’interroge Sophie sur l’acquisition d'un Etablissement de Monnaie Electronique (EME) au Royaume Uni et sur la façon dont la transition s’est effectuée, que ce soit vis à vis de la Financial Conduct Authority (FCA) que des établissements bancaires partenaires. Nous passons au travers de deux cas pratiques, des déploiements live et regardons le processus d’intégration des nouveaux clients, qu’il s’agisse de nouvelles plateformes ou des plateformes historiques.
Enfin, nous parlons du dernier round de 6 millions d’USD avec notamment SpeedInvest et SoftBank ainsi que du Consortium.
Comprendre les enjeux…
“On & Off ramp”
Nous parlons avec Sophie “d’On & Off ramp”. Une petite explication s’impose pour les néophytes.
Lorsqu’on achète de la “crypto” avec de la monnaie fiduciaire (“fiat”), on accède via une rampe d'accès crypto (“on ramp”). Les rampes d'accès crypto connectent les mondes “fiat” et “crypto”, réduisant ainsi les barrières à l’entrée pour les investissements dans l'espace “crypto”. Là où les rampes d'accès sont un moyen de permettre aux utilisateurs d'échanger leur fiat contre des crypto-monnaies, les rampes de sortie (“off ramp”) sont le contraire. Les rampes de sortie permettent aux utilisateurs d'encaisser leurs revenus en leur permettant de vendre leurs actifs numériques contre de la monnaie fiduciaire.
Les besoins des plateformes
Dans les besoins classiques des plateformes, il y a bien entendu la capacité d’offrir des IBAN locaux ou des “fiat rails” (comme SEPA).
Démocratiser l'accès fiat pour l'économie Web3 est un challenge immense pour les établissements financiers.
Cela nécessite de leur part : une excellente connaissance tech’, une analyse fine du risque, cohérente vis à vis des risques réellement encourus et non calqués sur des risques financiers typiques, et bien entendu des interfaces, des APIs facilement intégrables par les échanges. Un challenge immense pour de nombreux acteurs de la TradFi.
Mais malheureusement…
Il y a très souvent de nombreux points d’achoppement entre ces deux mondes et des frictions émanant des acteurs bancaires en place :
une totale inadéquation des processus de conformité et AML existants,
des politiques de risque crypto-défavorable (souvent au niveau du groupe),
des données insuffisantes sur les activités transactionnelles des utilisateurs,
et aussi un manque d'expertise en crypto en interne,
sans parler des risques de litige.
Les enjeux de risque
Le risque est un des sujets récurrent au sein des établissements financiers… Il y a un petit passif quand même… 😬
Les Banques ont depuis déjà de nombreuses années “dérisqué” leurs activités. Nous avions déjà bien abordé le sujet avec Marc Toledo dans mon 100ème épisode (👉 ici). C’est donc un enjeu de taille pour les plateformes d’échanges de trouver des partenaires bancaires ouverts pour accompagner ces nouveaux services. Il n’y a pas qu’elles en fait…. Mais là c’est une autre histoire…
Ceux qui tentent l’aventure…
Certains établissements bancaires historiques s’affichent désormais clairement comme fournisseurs des plateformes “crypto”. Ce qui est notamment le cas de JPMorgan qui offre déjà depuis 2020 des services bancaires à Coinbase et Gemini. Les quelques autres acteurs que l’on peut citer se comptent sur les doigts d’une main (j’exagère à peine). Il y a également HSBC ou Santander. (Je n’ai pas encore analysé la teneur des services offerts).
Certaines FinTech tentent l’aventure comme Fidor ou Fiat Republic dont il est question aujourd’hui.
Fiat Republic
En bref :
Fondée il y a moins d’un an,
Rachat de Paybase (UK) en juin 2022,
Présence au UK, Pays-Bas, Canada, Pologne et aux US,
6 millions d’USD levés en 2022,
Agréé par la FCA en tant qu'EME,
Services fournis dans l'UE depuis les Pays-Bas (grâce à un statut de fournisseur de services externalisé agréé de Modulr (EME et EP),
Services fournis également aux US en partenariat avec une Banque US.
A noter : Fiat Republic n'est directement impliquée dans aucun service de crypto-actifs et, à ce titre, n'a pas l'intention de s'enregistrer en tant que fournisseur de services d'actifs virtuels (i.e PSAN, VASP).
💡Partages
📗 Ce que nous recommande Sophie :
The Bitcoin standard (plus d’excuses… il vient de sortir en version française)
🧐 Si vous souhaitez approfondir :
Fiat Republic Becomes EMI after Paybase Acquisition, Raises $2.5m 👉 Read
Banking and payments: the fixers building bridges from Web 1 to Web 2 to Web 3 👉 Read
😁 Quant à moi, je vous recommande :
The Architecture of a Web 3.0 application. Tout est dit. Des graphes pour comprendre vite comment fonctionnent les dApps. Recommandé à tous ceux - parmi vous - qui m’ont contactée après l’épisode NEAR. 👉 Read
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Sophie Guibaud
A la semaine prochaine !
Sources : Fiat Republic, Ledger Insights, Coinbase