#153 - Morgan O'Hana - De l'affacturage au BNPL BtoB, Defacto crève le plafond 🦾
Co-fondatrice et COO de Defacto
Quand on entend que l’affacturage représente 18% du PIB en France, on sent qu’il y a là une très belle opportunité de développement pour cette jeune start-up créée par d’anciens collègues de Spendesk.
Morgan dépiaute pour nous la chaine de valeur et nous explique en détail les besoins des PME pour le financement court terme.
Déployant une API facile à utiliser, Defacto permet d’obtenir du financement, de manière transparente en un clignement d’oeil.
Nous faisons un update rapide sur le “Buy Now Pay Later” (BNPL) en 2023, sur les notions de checkout B2B, vs BNPL B2B.
Il est aussi question de la collaboration avec le fonds Viola Credit récemment créé par le fonds de capital risque Israélien et de la création à venir d’un fonds commun de titrisation.
Nous nous sommes également arrêtées sur les partenariats avec les FinTech, sur la stratégie de déploiement international et sur l’évolution de la typologie de clients.
Enfin, nous comprenons quelle est la stratégie de Defacto à terme et vous verrez quand même que le risque y joue une place centrale !
L’affacturage
Pourquoi parle-t-on affacturage ?
Le BNPL et l'affacturage sont deux méthodes de financement, destinées initialement à des publics différents, le BNPL s'adressant aux consommateurs qui souhaitent étaler leurs paiements sur plusieurs mois, comme nous l’avons approfondi avec Eric Petitfils (Klarna) ou encore Louis Chatriot (Alma).
L'affacturage est destiné aux entreprises qui ont besoin de financer leur activité en cédant leurs factures à un tiers. Cette technique de financement ancienne consiste à céder ses factures à un tiers (l’affactureur), en échange d'un paiement anticipé de la part de celui-ci. Les sociétés d’affacturage utilisent le principe d’un transfert de créances solvables.
Ce mode de financement est particulièrement utile pour les entreprises qui souhaitent améliorer leur trésorerie en transformant leurs créances en cash. En effet, l'affacturage permet de réduire le délai de paiement des factures clients et de se prémunir contre le risque d'impayés.
Les principaux acteurs historiques de l'affacturage ont été les banques (comme BNP Factor ou Eurofactor, filiale du Crédit Agricole) et les sociétés d'affacturage spécialisées (Creancio ou Finexkap). Les banques ont commencé à offrir ce service dans les années 1960, mais elles ont rapidement été concurrencées par des sociétés spécialisées dans l'affacturage, qui ont su proposer des offres plus compétitives et adaptées aux besoins des entreprises.
Les mécanismes financiers en jeu dans l'affacturage sont relativement simples.
L'affactureur avance une partie du montant de la facture (généralement entre 70 et 90%) à l'entreprise, qui lui cède ensuite la facture en question. Lorsque le client règle sa facture, l'affactureur verse à l'entreprise le solde restant, déduit de sa commission.
Les risques pour les entreprises sont principalement liés à la solvabilité de leurs clients. En effet, si un client ne paye pas sa facture, c'est l'affactureur qui en supporte le risque. C'est pourquoi l'affactureur effectue généralement une analyse de la solvabilité des clients avant de valider une opération d'affacturage.
Les impacts pour le financé ? Une perte du contrôle et une ingérence dans sa relation client et la présence d’un nouvel acteur dans les flux financiers.
Le mode de rémunération des affactureurs varie en fonction des contrats. En France, la commission de l'affactureur est généralement comprise entre 1% et 3% du montant des créances cédées. Cette commission dépend notamment du niveau de risque associé à la facture.
L'affacturage est une pratique courante dans de nombreux pays européens, notamment en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas. Cependant, les taux de pénétration de l'affacturage varient considérablement d'un pays à l'autre. En France, l'affacturage est particulièrement développé, comme nous le confirme Morgan. Mais il est cassé : processus lourds, fastidieux, lents et très couteux…
BNPL B2B
Comme nous l’explique Morgan, il existe une réelle différence entre le BNPL B2B, qui est ce que propose Defacto, et le BNPL “checkout”. Ce sont deux types différents de services de paiement différés qui s'adressent à des publics différents et ont des fonctionnements différents.
Le fonctionnement est le suivant :
L'entreprise achète des biens ou des services auprès de son fournisseur.
Defacto offre à l'entreprise la possibilité de payer plus tard, en accordant un délai de paiement ou en proposant un plan de paiement échelonné, sur base d’une analyse de risque plus fine qu’un affactureur, grâce à une gestion des données ultra bien rodée : de la collecte, au traitement en passant par le calcul du “scoring”.
Le fournisseur “finance sa facture” auprès de Defacto.
Defacto peut ensuite recouvrer la dette auprès de l'entreprise à une date ultérieure.
Viola Ventures
Déjà abordé dans mon article de 2020 sur la Tech Israelienne (ici), puis plus tard au cours d’un épisode avec Isabelle Azoulai (là), je vous refais un topo sur Viola Ventures.
Viola Ventures est un VC Israélien qui investit dans des start-ups en seed et growth. Depuis sa création en 2000, le VC a investi dans plus de 200 entreprises, notamment dans Outbrain et Fiverr.
Viola Ventures a élargi ses activités, en développant Viola Credit, qui se concentre sur le financement de dette privée aux start-ups. Les fonds de dette privée de Viola Credit offrent des prêts aux entreprises qui ont besoin de financement pour poursuivre leur croissance ou pour refinancer leur dette existante.
Cette initiative permet à Viola Ventures d'étendre son portefeuille d'investissements et de fournir un financement alternatif aux entreprises en dehors des circuits de financement traditionnels tels que les prêts bancaires ou les émissions d'obligations.
Defacto
Fondée en 2021 sur fonds propres, Defacto a très rapidement levé en pre-seed puis Series A auprès de Business Angels comme Thibaut Elzière, Didier Valet, Victoria van Lennep ou encore Arthur Waller, des VC (Motier Ventures, Financière Saint James et Viola).
En bref:
Créé par Morgan O’Hana, Jordane Giuly (tous deux issus de la Mafia Spendesk) et Marc-Henri Gires,
21 millions d’EUR levés en Equity/Debt,
Premiers clients en FinTech mais aussi Marketplaces et SMBs.
150 millions d’EUR financés.
Plus de 15 000 emprunteurs en France, Allemagne, Espagne, Belgique et Pays-Bas, sur plus de 200 secteurs d’activités différents.
💡Partages
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Source : Defacto.