#208 - Pauline Glikman (Payflows) - La FinTech qui s’attaque à la face Nord des ERPs
CEO et co-fondatrice de Payflows
Dans mes épisodes sur le “CFO Stack”, nous explorons souvent les Directions Financières des TPE et PME. Aujourd'hui, avec Pauline, nous nous penchons sur les besoins spécifiques des CFO en ETI. Un point critique abordé par Payflows est celui de la recentralisation de la “stack” Directions Financières.
Cette gestion se heurte à des défis concrets : la difficulté à produire, analyser et partager des données financières, la diversité des sources de données, la multiplication des systèmes et leur manque de connectivité.
La solution que propose la start-up est pensée sous forme de modules adaptés achats, au recouvrement et à la trésorerie, permettant ainsi de redonner aux CFO une visibilité sur des sujets qui semblent basiques comme par exemple le taux de recouvrement client ou les sommes non rémunérées sur les comptes.
Les ERPs
Les Directions Financières se sont toutes équipées d’un outil unique “l’Enterprise Resource Planning” (ERP) avec au centre une brique comptable fondamentale, et autour un ensemble de briques additionnelles telles que la gestion des achats, la gestion des notes de frais, la gestion du recouvrement clients et la gestion de la trésorerie. Ces logiciels intégrés aident les entreprises à piloter leurs activités. Dans le monde des grandes entreprises, les principaux ERPs sont : Netsuite, SAP, Sage, Microsoft Dynamics, Xero & Workday.
Devant la rigidité des ERPs classiques et leur absence d’attention à l’expérience utilisateurs, des éditeurs verticaux sont venus remplacer les différentes briques.
👉 Par exemple, Coupa ou Tipalti sont venues s’attaquer à la brique “Achats”, Kyriba à la brique “Gestion de trésorerie” et Billtrust à celle de la “Gestion du recouvrement client”.
Aujourd’hui, les Directions Financières se plaignent des inconvénients majeurs de la fragmentation de leur stack :
La donnée est silotée entre les différents systèmes ce qui empêche une visibilité à 360° indispensable pour piloter un business.
La connectivité n’est pas au rendez-vous : des frais importants d’intégrateurs sont nécessaires à l’implémentation et au maintien de ces multiples systèmes. Par ailleurs, les briques peuvent être connectées à la comptabilité, mais jamais entre elles.
La réconciliation entre les systèmes est manuelle.
La fragmentation des systèmes et l’absence d’orchestration oblige les collaborateurs à communiquer par e-mail ce qui créé un frein évident à la productivité.
👉 Résultat, les Directions Financières manquent de visibilité et font face à un coût très élevé pour produire, analyser et partager des données financières.
Netsuite
Si on se concentre sur NetSuite auquel s’intègre Payflows. La start-up américaine a été fondée par Evan Goldberg sous le nom de NetLedger en 1998 aux US (devenue NetSuite en 2002). Sous la direction de son CEO Zach Nelson (jusqu’en 2017), la société a connu une croissance assez substantielle qui a conduit Oracle à l’acquérir en 2016 pour 9,3 milliards d’USD.
Payflows
Créée en 2022 par deux anciens de Luko : Pauline (anc. VP Operations) et son associé Joseph Assouline (anc. Head of ML), Payflows est une solution logicielle intégrée qui offre une plateforme modulaire qui recompose l’ensemble des modules traditionnellement offerts par l’ERP à l’exception du module de connectivité avec lequel Payflows se connecte en API.
La solution est pensée sous forme de modules adaptés : module achats, gestion du recouvrement et gestion de la trésorerie qui peuvent être souscrits indépendamment ou pas, permettant ainsi de redonner aux CFO une visibilité et une réconciliation de end-2-end.
Parmi ses clients, Payflows compte notamment Swile, Spendesk, Evaneos, Reezocar du groupe Société Générale, Adevinta la maison mère du Boncoin. La start-up s’intéresse de plus en plus aux ETI et grande entreprises “traditionnelles”.
Dans les investisseurs, vous retrouvez le fonds de Palo Alto Ribbit Capital (investisseur de Coinbase btw) , Headline et Motier dans un premier tour d’amorçage de 5,5 millions d’EUR.
En terme de connectivité, Payflows offre déjà une large compatibilité avec divers systèmes ERPs (Netsuite, SAP, Dynamics), au monde bancaire (EBICS, SFTP, APIs) et aux PSPs (Adyen, Stripe, Gocardless) ainsi qu’aux divers outils du monde de l’entreprise (Messageries d’entreprises, bases de données de contrats, système RH etc.).
Si vous êtes perdus dans les différences entre les schémas de paiement dont il est question, un peu de clarté 👉 ici. Sinon, vous réécoutez l’épisode que j’ai enregistré avec Edouard Mandon, le CEO de Numeral 👉 ici.
sinon…
La recommandation de Pauline cette semaine :
Slouching Towards Utopia: An Economic History of the Twentieth Century de J. Bradford DeLong
😁 et….
2023 Clash of the ERP Titans – SAP vs Oracle vs Microsoft vs Infor 👉 Read
Nous avions spécifiquement développé le sujet des outils de “Business Intelligence” déployés dans les équipes Finance avec Rachel Delacour dans l’épisode consacré à Sweep 👉 Listen.
Pour l’actu :
Si vous l’avez loupé : “The State of the French ecosystem” (A.Dewez) 👉 Download
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Pauline Glikman / Payflows
Sources : Payflows, Crunchbase, Netsuite.