22 ème siècle cette semaine avec de l'art digital et la crypto durable
#190 - Jean-Michel Pailhon (Grail Capital) et #191 - Ophelia Snyder (21Shares) - Bridging the crypto gap
L'année 2023 a été épouvantable pour l'industrie des crypto. Faillites d'entreprises, poursuites judiciaires, chute des cours. Mais les plus motivés dont je fais partie ont une réponse simple à toutes les prédictions annonçant la fin des cryptos, il s’agit de “FUD”.
FUD, c’est pour “Fear, Uncertainty and Doubt” (Peur, Incertitude et Doute). Ce terme est utilisé lorsque des personnes partagent des informations négatives sur les crypto.
Pas de FUD cette semaine, au contraire.
Sur l’épisode 🇫🇷, je reçois le Managing Partner de Grail Capital : Jean-Michel Pailhon.
Sur l’épisode 🇬🇧, c’est un entretien avec la co-fondatrice de 21 Shares, Ophelia Snyder.
L’Art Digital : la nouvelle classe d’actifs qui intrigue.
Ce féru d'art et collectionneur de NFTs de la première heure nous permet, au cours de cet échange, de mieux comprendre cet investissement alternatif quelque peu futuriste qui mêle passion et technologie.
Jean-Michel a la rare faculté de pouvoir rendre intelligible cette classe d'actifs en la replaçant dans un contexte financier traditionnel. Vous allez découvrir ce qu'est véritablement l'art digital, qui sont les collectionneurs, quel est le couple rendement-risque de l'investissement, dans quels types de NFTs on peut investir ainsi que leur liquidité. Nous rentrons un peu dans les détails en creusant la distinction des NFTs avec les “security tokens”, la corrélation avec les crypto-monnaies de même que la “hype” de ces dernières années et les tendances à venir.
Vous me connaissez, je suis bien sûr revenue sur la structuration de Grail Capital et j'ai demandé à Jean-Michel de nous expliquer comment il s'y prenait concrètement pour évangéliser les investisseurs et collectionneurs plus traditionnels.
Digital Art
L’art comme classe d’actifs
L'investissement dans l'art, pratique séculaire, a longtemps été réservé aux investisseurs fortunés, en raison de barrières à l’entrée très élevées et d'un manque de recherche accessible, rendant difficile la participation des investisseurs particuliers à l'appréciation de valeur de cette classe d'actifs.
Cette forme d'investissement, qui gagne en popularité, se distingue par son potentiel de diversification des portefeuilles, offrant une stabilité pendant les périodes de volatilité sur les marchés financiers grâce à sa faible corrélation avec ceux-ci. Les œuvres d'art peuvent s'apprécier significativement sur le long terme, représentant un potentiel de plus-value et une protection contre l'inflation.
L'Art Banking (ou Art Advisory) a ainsi pu se développer et prospérer. Cette branche spécifique de la gestion de patrimoine, qui s'articule autour de l'achat, de la possession et de la vente d'œuvres d'art en tant qu'investissements.
Les ports francs, dont nous parlons avec Jean-Michel, complètent ce système en offrant un environnement sécurisé pour le stockage des œuvres, avec des avantages fiscaux et une discrétion appréciée par les collectionneurs et investisseurs.
Dans ce contexte, des Banques comme UBS (NB: que je connais bien pour y avoir travaillé pendant quelques années) proposent des services d’Art Banking, destinés à soutenir la passion des clients collectionneurs d'art. Ces services vont de l'évaluation et l'expertise des collections, au financement basé sur les œuvres d'art, à la gestion de collection. Ces services couvrent également la planification successorale et philanthropique, intégrant l'art dans des stratégies de transmission patrimoniale.
Nous comprenons avec Jean-Michel que l'investissement dans l'art se développe plus récemment dans le gigital une nouvelle perche grâce aux NFTs. Le couple gagnant : évolution technologique et intérêt accru pour les actifs alternatifs rend l’art disponible à un public plus large. Cela pourrait considérablement élargir la valeur de l'écosystème artistique.
Je vous recommande l’étude à laquelle Jean-Michel fait référence (Source : Nomura)
👉 Investing in the Art and Collectables Market: A $1.7 Trillion Asset Class.
Digital Art
L'art digital émerge comme une nouvelle classe d'actifs très dynamique, avec une valeur sur la blockchain Ether multipliée par dix en deux ans, atteignant 6 milliards d’USD. Sa résilience est notable, notamment face à la baisse des crypto-monnaies, attirant des collectionneurs et des investisseurs institutionnels. Ce marché, dominé par les collectibles* et l'art génératif*, s'illustre par sa liquidité élevée, avec des transactions s'élevant à 14 milliards d’USD en un an.
De plus en plus intégré dans les portefeuilles d'investissement des générations plus jeunes, en particulier chez les Gen Z et Millennials, l'art digital est en passe de devenir un élément culturel et financier clé de notre siècle. Des maisons de vente prestigieuses comme Christie's et Sotheby's le proposent désormais aux côtés d'œuvres classiques, tandis que des institutions comme le LACMA (ici) et le Centre Pompidou (là) l'intègrent dans leurs collections permanentes, marquant ainsi sa reconnaissance croissante et son potentiel de devenir un marché d'un trillion d’USD. (Source : Grail Capital)
Collectibles : Les collectibles, souvent appelés PFPs (“profile pictures”), sont typiquement de grandes collections de près de 10 000 NFTs, chacun présentant un ensemble unique de caractéristiques et de raretés (comme une casquette, une cigarette, des yeux laser, un aspect d’alien, etc.). Ces collections constituent des variations uniques d'un même personnage et sont à l'origine de certaines des ventes de NFT les plus élevées.
Art génératif : L'art génératif, quant à lui, résulte d'un effort conjoint entre un artiste et un système autonome. Il repose souvent sur le code de l'artiste, mais inclut un élément aléatoire pour la production de couleurs, de motifs et de formes. Ainsi, l'œuvre est créée de manière autonome, sur la base d'instructions initiales de l'artiste, mais les résultats ne peuvent être pleinement prédits avant la fin du processus.
Bridging the crypto gap.
Au cours de cette discussion, Ophelia explore les nuances de l'espace crypto, en pleine croissance, et met en lumière le rôle crucial que joue la start-up, 21Shares, dans son développement.
Notre échange couvre de ce fait le “Global Crypto Classification Standard” (GCCS). Ophelia partage avec nous les raisons de la création du GCCS, soulignant son potentiel pour combler le fossé entre TradFi et la crypto.
Cette convaincue de la class d’actifs raconte des “crispy anecdotes” comme je les aime au sujet de 21Shares : sa création, ses étapes clés, sa proposition de valeur et son expansion.
Nous parlons de l’offre et du rôle critique joué par ses partenaires, y compris les “Market Markers” et les dépositaires.
Il me fallait évoquer avec Ophelia les sujets de durabilité. Nous découvrons que ce volet a été mis au premier plan par 21Shares en raison d’un engagement à compenser les émissions de carbone, en particulier celles issues des transactions crypto. Nous parlons ainsi des initiatives “vertes” de 21Shares et de leur vision pour relever les défis environnementaux.
21shares
21Shares, créé en 2018, est le premier et le plus grand émetteur d’ETP crypto au monde.
En chiffres :
38 ETPs émis parmi lesquels des expositions simples (Aave, Bitcoin, Cardano…), multiples (via des paniers d’indices), expositions staking, expositions short.
Plus d’1,3 milliards d’USD d’encours sous gestion (Oct 2023),
Un siège à Zurich,
Neutre en carbone depuis sa création,
ETPs listés sur 12 places dont Euronext Paris, Euronext Amsterdam ou le Xetra.
Neutralité Carbone
En 2021, 21Shares a commencé par évaluer l'intégralité de son historique des transactions pour calculer les émissions de CO2 de ses produits. Après avoir déterminé son empreinte carbone, la start-up a calculé les crédits nécessaires pour compenser ses émissions avec l'aide d’un partenaire accrédité myclimate, en soutenant des projets conformes aux objectifs de développement durable des Nations Unies. 21Shares a ensuite mis en place des mesures pour minimiser son empreinte carbone, basées sur une évaluation des émissions issues de ses activités commerciales. En 2022, l'entreprise est restée durablement neutre en carbone, en incluant les nouveaux produits dans ses calculs et en maintenant son programme de compensation des émissions de carbone. L'objectif était d'atteindre la neutralité carbone en 2023.
👉 La Méthodologie de 21Shares
👉 Exemple de projets soutenus par 21Shares
sinon…
Les recommandations de cette semaine :
Journal d'un collectionneur de René Gimpel
The infinite machine de Camila Russo
😁 et….
Le Guide de Grail Capital 👉 Download
De l’ordre au Chaos: introduction à l’art génératif 👉 Read
Arendt Tech News Series 👉 Watch
The State of Venture Q3’23 👉 Download
🎧 Pour écouter
Grail Capital (🇫🇷)
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21Shares (🇬🇧)
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👋 Contacts
Jean-Michel Pailhon / Grail Capital
Ophelia Snyder / 21Shares
Sources : Grail Capital, 21Shares, Nomura, UBS.